Dans un monde où la maîtrise des données est devenue un impératif stratégique, la souveraineté numérique s’impose comme un levier essentiel pour les marques souhaitant inspirer confiance et se démarquer. Ce concept ne se limite pas à la cybersécurité : il témoigne d’une gestion proactive et responsable des données, permettant aux entreprises de répondre aux attentes croissantes des clients tout en renforçant leur compétitivité. Pour éclairer ces enjeux, nous avons échangé avec Stéphane Couleaud, fondateur et président de Webmecanik, acteur majeur dans le domaine du marketing automation souverain. Stéphane partage sa vision sur l’importance croissante de la souveraineté numérique, notamment dans les stratégies de communication et de marketing des grandes organisations.
Dans cette interview, il aborde :
- Pourquoi la souveraineté numérique est essentielle pour protéger les données sensibles tout en renforçant la réputation des marques.
- Comment concilier innovation et sécurité dans les campagnes marketing grâce à des outils collaboratifs souverains comme Whaller et Webmecanik.
- Les bonnes pratiques pour aligner marketing, IT et sécurité afin de transformer la cybersécurité en avantage concurrentiel.
Découvrez ses conseils pour faire de la souveraineté numérique un pilier de différenciation et un gage de performance durable dans un monde où chaque faille peut compromettre une marque entière.
Pourquoi la souveraineté numérique est-elle importante pour les marques aujourd’hui, et comment peut-elle influencer la confiance des clients ?
La souveraineté numérique est certes une sécurité pour les données de l’entreprise, mais aussi celles de ses clients. Cela témoigne également d’une hygiène des données qui prouve que l’entreprise est consciente des enjeux et s’inscrit dans une logique d’amélioration continue face aux nouveaux défis de guerre économique.
Comment les enjeux de la cybersécurité affectent-ils les stratégies de communication et de marketing des grandes organisations ?
Il s’agit hélas trop souvent d’une communication de crise lorsque le mal est déjà fait. Pourquoi ne pas en faire un axe marketing en amont ? Par peur de ne pas être à la hauteur ? Sujet qu’on estime par trop anxiogène ? Peu vendeur ?
Pensez-vous que les réseaux sociaux d’entreprise comme Whaller peuvent jouer un rôle clé dans l’alignement des équipes marketing et communication ?
Les équipes et le management se retrouvent dans une situation d’hybridation totalement inédite. Des collaborateurs embauchés loin du siège et qui ne vont pas déménager, du télétravail pas encore cadré, une demande de présence au bureau, mais collective afin d’être sûr de croiser les collègues. Bref un univers du travail qui reste à défricher. Les réseaux sociaux d’entreprise permettent de créer un continuum de présence et d’échanges. Ils aident à la résolution de problèmes qui trouvent rapidement leur réponse intra-services. En revanche, difficile d’imaginer la créativité sans la sérendipité. Cela nécessite des moments prolongés en équipe et des échanges divergents. On découvre que la machine à café, la cuisine, et les instants clopes dehors deviennent des outils à l’innovation incrémentale puissants et indispensables.
Comment un réseau social professionnel souverain peut-il renforcer la collaboration et l’alignement des équipes marketing dans le déploiement de leurs campagnes ?
Les campagnes marketing impliquent une coordination de plusieurs personnes. L’équipe de ventes fournit des retours sur la qualité des leads MQL et propose des campagnes de relance. Les services informatiques sont impliqués sur l’intégrité des données, l’intégration des systèmes ERP et CRM qui intègrent et utilisent la donnée client. Le marketing synchronise les campagnes avec les matrices produits et les segments de marché, puis produit les contenus. Tout cela doit être coordonné, adapté, mesuré. Un réseau social interne va permettre cette collaboration multi-services. Les données partagées peuvent être particulièrement sensibles sur le plan concurrentiel. La traçabilité des données, ainsi que leur possible communication à des services gouvernementaux étrangers – et donc à des concurrents – est une question particulièrement sensible.
Comment recommandez-vous aux marques d’intégrer la souveraineté numérique dans leur stratégie de marque pour se différencier ?
De nombreux industriels ont le souci de la concurrence étrangère, voire de l’ingérence judiciaire. En B2B, la souveraineté devient un axe différentiateur, voire incontournable, afin d’être en mesure de répondre à une demande forte – à défaut d’être, pour l’instant, réglementaire – des DSI et du département légal des clients.
La cybersécurité est souvent perçue comme une contrainte. Quels bénéfices en termes de communication interne et externe y voyez-vous ?
La cybersécurité est certes une contrainte supplémentaire que nous impose l’ouverture de nos systèmes de communication et de transfert d’information. Le revers de la productivité. Mais un enjeu vital, avec l’assurance statistique de devoir affronter des attaques, qu’elles soient ciblées ou non, à court terme. La formation des collaborateurs, les tests d’intrusion, de nombreuses techniques à intégrer vont non seulement rendre l’entreprise plus sûre, mais aussi acculturer l’ensemble des collaborateurs à ces risques auxquels ils doivent faire face à titre personnel également.
Quels conseils donneriez-vous aux professionnels du marketing pour concilier innovation, protection des données et souveraineté numérique dans leurs campagnes ?
Les professionnels du marketing doivent impérativement collaborer en amont de leurs projets avec les équipes IT de leur entreprise. Parce qu’elles sont les gardiennes du temple de l’intégrité des données, autant d’un point de vue industriel sur la qualité, que d’un point de vue sécuritaire quant à leur confidentialité. C’est un double enjeu : performance commerciale et réputation de marque. La capacité de résilience de l’organisation est à ce prix.
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