La révolution numérique a considérablement fait évoluer le rôle du Directeur des systèmes d’information (DSI) dans les entreprises et les organisations. Il ne se limite plus à prendre des commandes de matériels IT et à s’assurer de leur bonne mise en œuvre.
Désormais, il est un élément stratégique d’une direction générale. Il doit être capable d’aligner l’innovation technologique sur les stratégies commerciales, de production et de R&D. Il est devenu un partenaire de confiance pour la transformation numérique de l’entreprise, pilotant les changements organisationnels et défendant les initiatives technologiques. A titre illustratif, la révolution du travail à distance résultant de la pandémie mondiale, que ce soit pour les clients ou les salariés, a signé de façon définitive le rôle clé du DSI.
Il appartient désormais au directeur des systèmes d’informations d’avoir du leadership, une stratégie ad hoc et une mise en œuvre claire de la transformation numérique dont il est un acteur clé. Nous avons relevé 7 nouvelles responsabilités qu’impliquent cette révolution numérique sur le rôle du DSI.
La transformation numérique de n’importe quelle structure implique une confiance de la part des usagers. Cette confiance est en partie apportée par les mesures de Cybersécurité qui en sont le gage. Le DSI doit donc veiller à avoir des systèmes en service à l’état de l’art. S’il est rompu au MCO (Maintien en Condition Opérationnelle), il doit également s’assurer du MCS (Maintien en Condition de Sécurité) de ces systèmes. De plus dès lors qu’il exploite des données personnelles il doit se conformer aux exigences du RGPD qui impose de la sécurité par défaut.
Le DSI peut également s’appuyer sur l’expertise du RSSI ou du directeur Cybersécurité de sa structure. Cet acteur externe à la DSI lui apportera ses connaissances mais aussi veillera à la bonne application des mesures d’hygiène numérique
Être la clé de voûte de la transformation numérique
En observant la vitesse à laquelle le comportement des parties prenantes – clients, salariés, fournisseurs, partenaires – évolue ainsi que leurs attentes, le DSI a le rôle vital de permettre aux entreprises d’adapter leurs canaux numériques pour rendre l’interaction avec celles-ci plus engageante, pertinente et transparente.
A ce titre, il doit assurer l’agilité qui permet aux processus métiers de s’adapter. Il pilote l’approche qui décidera des innovations futures. Il a la responsabilité de conduire le changement technologique. Il est ainsi la clé de voûte de la transformation numérique d’aujourd’hui et de demain.
Avoir une approche holistique
Chef d’orchestre de la transformation numérique, le Directeur des systèmes d’information doit pour y parvenir avec succès, avoir une approche holistique. C’est-à-dire qu’il doit considérer chaque enjeu ou demande métier comme faisant partie d’une totalité qui est la stratégie globale de l’entreprise dans laquelle ils s’inscrivent.
Par conséquent, la transformation numérique ne doit pas être limitée à une direction, un département ou à un groupe d’employés spécifique. Elle doit prendre en compte toute l’organisation, du niveau de la direction générale à toutes les directions métiers, le back-office ainsi que les parties prenantes extérieures (fournisseurs et partenaires).
Savoir en permanence où en est la société
Le DSI doit en permanence avoir une vision organisationnelle globale de la société, savoir où en sont les chantiers de transformation numérique, mais aussi métiers.
Cela lui permet de piloter finement la transformation numérique, d’accélérer là où c’est possible, de relancer là où c’est nécessaire, et de tenir informés l’ensemble des parties prenantes – salariés, partenaires, clients et fournisseurs.
In fine, cela lui permet de s’assurer que toute l’entreprise évolue dans la même direction.
Transformer la vision du Directeur des systèmes d’informations
Le DSI doit inspirer les salariés grâce à la mise en œuvre d’une culture numérique interne, propre à la société ou à l’organisation. Il devra donc veiller à la définition de cette culture et à sa diffusion. En effet, l’existence d’une culture forte, elle-même inspirante, aidera à embarquer les salariés pour qu’ils acceptent les transformations technologiques.
Afin de faire vivre cette culture, le Directeur des systèmes d’information pourra, par exemple, créer un cercle interne réunissant les collaborateurs les plus motivés pour réfléchir et proposer des solutions à propos du numérique.
Prendre des risques
De la même façon qu’en affaires, en matière de transformation numérique, il faut apprendre à prendre des risques. C’est même devenu une nécessité. Et compte tenu de son nouveau positionnement au sein de la direction générale, le DSI jouit d’une réelle marge de manœuvre. Il n’a plus besoin de l’approbation de la direction pour tous les changements.
Si une nouvelle technologie vient dynamiser sa stratégie numérique, il peut la mettre en œuvre sans attendre en la testant.
Investir dans une équipe d’experts
Disposer de talents et former de futurs leaders du numérique est l’une des missions les plus importantes du DSI. Ce dernier doit inspirer chaque collaborateur au sein de l’entreprise et il est de sa responsabilité d’identifier les talents parmi le vivier de salariés pour les préparer à prendre des responsabilités.
La formation continue et la motivation sont essentielles à cet égard. Le Directeur des systèmes d’information doit évaluer en permanence s’il a suffisamment de talents dans son organisation et si non, en recruter ou élaborer une stratégie pour combler ces manques.
Disposer des bonnes infrastructures
Le succès d’une transformation numérique dépend fortement des capacités de l’infrastructure du système d’information de la société. Le DSI doit donc s’assurer de l’opérationnalité de celle-ci afin qu’elle ne soit pas un obstacle au changement.
L’infrastructure informatique doit être flexible, agile et économique. Aussi, comme il n’est pas toujours possible de tout développer en interne, le DSI doit constituer un écosystème de partenaires avec lesquels il peut collaborer et s’appuyer sur le long terme. A cet égard, il doit s’assurer de disposer de suffisamment d’expertises internes pour assurer son indépendance, alors même que de nombreux DSI pensent qu’il est toujours plus sûr et plus rentable de faire travailler des spécialistes externes plutôt que de se développer en interne.
En conclusion, l’utilisation du numérique pour améliorer radicalement les performances commerciales est l’objectif numéro 1 de nombreuses entreprises. Les avancées technologiques telles que les solutions de mobilité, l’analyse des médias sociaux, l’informatique décisionnelle, les systèmes de sécurité réseau sont le besoin du moment. C’est donc dans ce nouvel environnement que le Directeur des systèmes d’information est désormais en première ligne. Il n’est plus le symbole du back-office. Au contraire, il lui est demandé un leadership fort pour conduire le changement de la transformation numérique – une opportunité en or de diriger et d’inspirer.
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